La spasmophilie – un syndrome controversé

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Présentation de la maladie

La spasmophilie est assez controversée car il existe à ce jour peu d’études épidémiologiques, la réalité de cette manifestation est encore mise en doute, elle est même parfois considérée comme une maladie psychiatrique.

La spasmophilie n’est pas une maladie reconnue dans les classifications médicales, il s’agit plutôt d’un plutôt terrain en déséquilibre énergétique, avec des symptômes d’hypersensibilité, de dépendance à l’environnement, de vulnérabilité au stress et une instabilité physique et psychologique.

Elle est parfois nommé syndrome d’hyperventilation car elle décrit un état anxieux caractérisé par des crises d’angoisse ou des peurs paniques, associé à des difficultés respiratoires avec sentiments d’oppression ou d’étouffement et de la tétanie musculaire.

Les personnes spasmophiles soufrent en réalité de dystonie neurovégétative, c’est-à-dire qu’ils font preuve d’instabilité, sont victimes d’excitation suivi de dépression, subissent des variations de tonus ou encore sont cyclothymiques …

Les personnes les plus touchées sont les femmes, les jeunes entre 15 et 45 ans, les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles paniques, des antécédents d’abus sexuel ou de maltraitance. La spasmophilie serait plus fréquente dans les pays développés, ce qui pourrait s’expliquer par une augmentation du stress social.

Les symptômes

Les troubles varient d’une personne à l’autre et d’une crise à l’autre. Ils peuvent être impressionnants et directement en rapport avec un état d’hyper excitabilité neuro-musculaire engendré par l’état anxieux de la personne. Le début d’une crise est souvent précédé d’une période d’anxiété qui augmente progressivement. La fréquence des attaques de panique est très variable, une à deux fois dans une vie à plusieurs fois par jour.

Les manifestations physiologiques

Une crise de spasmophilie est souvent assez impressionnante. Les manifestations sont treès variables, fourmillements, spasmes, contractures musculaires douloureuses qui font penser à des « mains d’accoucheur », palpitations, nausées, démangeaisons, tremblements, tétanie, migraines, variabilité de la tension… Le sujet peut avoir une sensation de mort imminente et se mettre en hyper ventilation, c’est-à-dire que sa fréquence respiratoire augmente.

L’hyperventilation a pour conséquence trop de gaz carbonique expiré, les centres respiratoires neurologiques sont alors en alerte et vont amplifier la respiration, ce qui va provoquer un véritable cercle vicieux. L’équilibre O2/CO2 n’est ainsi plus respecté, l’entrée du calcium dans la cellule va être perturbé, cela va provoquer la tétanisation des muscles et entrainer troubles respiratoires et troubles métaboliques. La crise ne va pas céder spontanément.

Technique de respiration dans un sac plastique

La technique de la respiration dans sac plastique peut dans ce cas être mise en place en attendant le médecin. Le fait de respirer du CO2 dans un sac plastique va de ce fait rééquilibrer l’équilibre O2/CO2. Le CO2 se normalise, donne un signal positif au système nerveux, le cercle vicieux va ainsi être brisé. Certaines précautions sont toutefois à prendre, la personne ne doit pas être seule et cette technique ne doit pas le durer trop longtemps, sous peine de rapidement manquer d’O2. Il faut ensuite mettre la personne au calme en attendant le médecin.

Les manifestations psychiques

Aux signes physiques, peuvent s’associer des troubles psychiques, comme par exemple, une impression de danger imminent, des peurs irraisonnées de devenir fou ou de perdre le contrôle, une sensation de brouillard, des troubles de la mémoire, du sommeil et de l’humeur, des sensations d’angoisse…

Les troubles psycho-sensoriels

Sensation de dépersonnalisation, de dédoublement corporel, difficulté à ressentir ses limites corporelles ou un sentiment de déréalisation peuvent aussi se rajouter aux signes décrits ci-dessus.

Troubles comportementaux

Enfin des troubles du comportements comme de l’inhibition, une grande agitation ou une agressivité dirigée vers soi ou vers les autres sont également possibles.s

Caractéristiques des spasmophiles

  • Un contrôle excessif du cerveau gauche qui décide et organise et qui a comme conséquence une activité freinée du cerveau droit imaginatif et intuitif
  • Une réactivité excessive aux évènements
  • Une très grande dépendance à son entourage
  • Une disponibilité en énergie très restreinte
  • Un sentiment de manque d’amour et d’avoir été abandonné
  • Une peur et une incapacité à exprimer ses émotions
  • Une difficulté à se situer dans le temps et l’espace

Causes de la spasmophilie

Dans de nombreux cas il n’y a pas de facteurs déclenchants clairement identifiés.

Les mécanismes de la spasmophilie peuvent être d’origine biologique, psychologique, génétique et cardio-respiratoire. Il n’y a actuellement pas d’explication valide, plusieurs hypothèses sont évoquées.

Selon certaines théories il s’agirait d’une réaction inappropriée ou excessive à un stress, une anxiété ou encore une angoisse qui déclencherait une hyperventilation qui elle même amènerait à une crise de tétanie musculaire et aux différents symptômes décrits ci-dessus.https://laurenceguillon-naturo.com/le-stress-et-ses-repercussions-sur-lorganisme/

A leur tour, les symptômes aggraveraient la peur et l’anxiété.

Les personnes atteintes perdent pied et sont facilement déstabilisées, elles sont victimes d’une grande tension nerveuse, sont très émotives et supportent mal les contrariétés.

Le mécanisme de la spasmophilie est un vrai cercle vicieux, le stress, les carences en magnésium et calcium en sont à priori les principaux responsables. L’insomnie qui perturbe le mécanisme d’absorption du calcium et du magnésium est un facteur d’aggravation important.

On a cependant remarqué qu’une personne spasmophile secrète plus d’adrénaline, hormone de l’effort, de la lutte contre la fatigue et le stress. Sa sécrétion permet à l’organisme de puiser dans ses réserves, entraine une sensation illusoire d’énergie encourageant la personne à faire toujours plus, conduit à l’insomnie, à la baisse de défenses immunitaires et à davantage de fatigue. Cette fatigue pousse l’organisme à secréter davantage d’adrénaline pour survivre…

Une exposition permanente aux champs électromagnétiques (ordinateurs, portables, wifi …) empêche la baisse d’adrénaline, ce qui aggrave encore le mécanisme.

Les facteurs déclenchants

Certains facteurs vont fragiliser le spasmophile et potentialiser une crise, comme un changement de temps, la survenue d’un accident, des conflits, une maladie, la consommation d’alcool ou de drogues, certaines situations anxiogènes, la prise de certains médicaments…

Conséquences aggravantes de la maladie sur l’organisme

La digestion est de ce fait souvent perturbée, entrainant la fabrication de toxines, une fatigue hépatique et une constipation spasmodique. Pour peu que le spasmophile prenne des laxatifs, cela entraine une fuite du magnésium, déjà en carence. La spasmophilie mine l’organisme jusqu’à ce que la personne en comprenne les mécanismes et accepte de prendre soin d’elle en réformant son mode de vie et en s’octroyant des moments de repos. Une aide naturopathique est salutaire.

Les spasmophiles sont donc des sujets fatigués mais résistants, souvent confrontés à l’incompréhension du corps médical, ils sont souvent considérés comme de faux malades. Les réactions spasmophiles sont souvent associées à une baisse de qualité de vie et peuvent entrainer des conséquences handicapantes comme la peur de sortir, d’être en présence d’inconnus … De plus lors des troubles paniques fréquents, le risque de dépression, pensées suicidaires, passage à l’acte, abus de drogues ou alcool est accru.

Aide naturopathique

Le spasmophile étant souvent incompris, le naturopathe a en premier lieu, un rôle important à jouer dans l’écoute et la compréhension.

Il n’y a pas de méthode vraiment efficace pour prévenir les crises d’angoisse d’autant qu’elles sont imprévisibles, il existe par contre des mesures préventives de base pour réduire les risques de faire une crise d’angoisse. Par ailleurs, la spasmophilie est un syndrome dont les causes sont multifactorielles, il faut donc prendre en charge l’ensemble des symptômes qu’ils soient psychiques, physiques, nerveux, métabolique, digestif … Tout ce qui va calmer le système nerveux sera salutaire. Un certain nombre de règles doivent également être mise en place :

  • Bien suivre son traitement et ne pas interrompre les médicaments sans avis médical
  • Apprendre à gérer son stress
  • Eviter de consommer des substances excitantes
  • Adopter une hygiène de vie saine, bonne alimentation, activité physique régulière, qualité du sommeil, des horaires régulières …
  • Trouver du soutien auprès de thérapeutes ou associations
  • Faire le lien entre mal-être et symptômes, découvrir sa vérité intérieure
  • Renoncer à vouloir tout contrôler
  • Avoir des activités créatives
  • Se faire masser pour détendre les muscles

Les trois grandes catégories d’aliments à privilégier

Nourrir système nerveux est une priorité, le naturopathe va en conséquence orienter le malade vers les trois grandes catégories d’aliments essentiels au bon équilibre nerveux.

  • Le magnésium qui participe à plus de 300 réactions enzymatiques dans l’organisme et entre autres à la transmission de l’influx nerveux (cacao, bigorneaux, oléagineux, soja, céréales complètes, légumineuses, chocolat à plus de 80 %, fruits et légumes frais …)
  • Les oméga-3, acides gras essentiels, essentiels aux structures des cellules nerveuses et qui apportent une meilleure résistance aux situations de stress, à la mémorisation et à la concentration (petits poissons gras et leurs huiles, huiles de noix, colza, cameline ou chanvre)
  • Les vitamines B, qui ont un rôle important dans le fonctionnement du système nerveux, la synthèse des neurotransmetteurs et la production d’énergie (levure de bière, céréale complètes, oléagineux, légumes secs, abats …)

L’alimentation

L’alimentation est primordiale car la spasmophilie est souvent aggravée par un fonctionnement digestif perturbé qui peut favoriser la colite. L’inverse peut être vrai également car une inflammation du côlon rend plus fragile et plus vulnérable au niveau du système nerveux, il faut donc limiter les glucides car l’élévation du taux de sucre dans le sang interfère avec la mise à disposition de certains neurotransmetteurs et du magnésium qui contribuent au bon fonctionnement du système nerveux.

Éviter tout ce qui occasionne une déminéralisation de l’organisme : alcool, café, tabac … qui perturbent l’assimilation du phosphore et du magnésium, le terrain du spasmophile étant acide à cause du stress.

Éviter donc tous les aliments acides, les spasmophiles étant souvent frileux et fatigables, préférer les fruits moins acides et les consommer à 17h, heure à laquelle l’organisme assimilera le mieux les acides.

Éviter le lait, hyper acidifiant et qui diminue l’absorption du potassium.

Priorise les aliments riches en calcium, végétaux, algues, produits de la mer, sardines avec l’arête …

Limiter les additifs chimiques qui perturbent le système nerveux et limitent l’absorption des oligo-éléments

Compléments alimentaires

Un drainage du foie, organe très sensible au stress, peut être préconisé pour mieux absorber la vitamine D3, avec des plantes type chardon marie, desmodium, artichaut, aubier de tilleul …

Le premier élément indispensable aux spasmophiles est le magnésium, sans oublier ses facteurs de fixation la taurine et la vitamine B6 (la B6 aide le cerveau à fabriquer de la sérotonine et elle s’oppose aux effets du cortisol anormalement élevé chez les personnes stressées)

Le calcium intervient dans la conduction nerveuse et la transmission de l’influx nerveux.

La vitamine D3 favorise l’absorption digestive du calcium. L’incorporation du calcium au niveau de l’os est nécessaire au bon fonctionnement du muscle.

la silice (prêle, ortie, algues) permet une meilleure assimilation du magnésium.

L’ensemble des vitamines B sont indispensables au bon équilibre du système nerveux.

Le potassium, souvent impliqué dans ces déséquilibres, il régule les flux des autres minéraux.

Le phosphore précurseur de l’acétylcholine qui intervient dans la transmission de l’influx nerveux.

Les oméga-3 si l’alimentation en est carencée.

Le 5HTP, acide aminé, précurseur de la sérotonine, possède la faculté de diminuer l’anxiété et les crises de paniques, on trouve le 5HTP dans le Griffonia.

Le millepertuis, indiqué pour traiter des dépressions légères. Attention néanmoins aux interactions avec de nombreux médicaments. Par ailleurs, une dépression n’est pas à prendre à la légère et nécessite un suivi médical.

Gemmothérapie

Les bourgeons de figuier ou de tilleul peuvent aider à restaurer le sommeil et rééquilibrer le système nerveux.

Huiles essentielles

Différentes huiles essentielles peuvent apporter leur aide, la marjolaine réputée pour être l’HE de la spasmophilie, l’estragon antispasmodique neuro-musculaire, l’ylang-ylang antalgique du système nerveux, le petit grain bigarade harmonisant en cas de stress, la mélisse qui calme les palpitations et la digestion et le basilic antispasmodique.

Beaucoup d’autres HE sont intéressantes pour le stress, les spasmes (lavande fine, orange, géranium bourbon, verveine…), pour la dépression (camomille romaine…) ou encore l’insomnie (ravintsara, maniguette…), ne pas hésiter à se fabriquer des complexes d’HE pour se masser. Exemple : HE marjolaine, basilic, ravintsare, lavande vraie, camomille noble, 2 gouttes de chaque dans 1 cc d’HV en massage plexus, poignets.

Hydrologie

Une bouillotte chaude en application sur le Plexus aura une action apaisante sur les spasmes.

Phytothérapie

La passiflore est indiquée en cas d’anxiété excessive, la mélisse est un calmant digestif et nerveux et la valériane est préconisée en cas d’insomnie.

Les plantes adaptogènes type maca, rhodiola ou encore ginseng sont très utiles pour aider l’organisme à s’adapter au stress.

 Oligothérapie

Le lithium atténue les angoisses

 Conseils en hygiène de vie

Il est important de se préserver des ondes électro magnétiques qui perturbent le sommeil et épuisent le système nerveux.

Apprendre à gérer son stress est indispensable, se reposer, avoir recours aux différentes techniques de relaxation (méditation, cohérence cardiaque https://laurenceguillon-naturo.com/la-coherence-cardiaque/, sophrologie…) au massage bien-être, à la réflexologie, à des activités physiques, (l’adrénaline produite en excès par les spasmophiles sera brulée) de préférence en plein air de façon à se recharger en ions négatifs. L’ensemble aura un impact positif apaisant sur le système nerveux.

Des séances d’acupuncture peuvent être conseillées pour son action équilibrante.

Le jeûne

Le jeûne peut aider à retrouver le calme, la sérotonine « hormone du bonheur » et neuromédiateur utile à la régulation des émotions, étant augmentée pendant le jeûne.