TDAH ou trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité

Un trouble du neuro-développement

Définition du TDAH sur le site Améli : « Ce trouble du neuro-développement est caractérisé par l’association de trois symptômes dont l’intensité et la manifestation varient selon chaque personne :

     

      • Un déficit de l’attention, incapacité à maintenir son attention, à terminer une tâche, oublis fréquents …

      • Une hyperactivité motrice (agitation incessante, incapacité à rester en place)

      • Une impulsivité (difficulté à attendre, tendance à interrompre les activités des autres).

    Selon les enfants, l’un ou deux symptômes peut prédominer, mais dans 20 % des cas les trois symptômes sont associés »

    Des troubles associés

    Dans un certain nombre de cas il existe des troubles associés au TDAH qui peuvent entrainer des conduites à risque. Ils concernent :

    • L’apprentissage, difficultés rencontrées notamment dans la lecture et l’écriture 
    • Le sommeil
    • L’anxiété
    • Les troubles oppositionnels
    • La dépression
    • Les troubles de conduite
    • Le syndrome des jambes sans repos

     

    Petite fille pensive se tenant le front

    Quand parle-t-on de TDAH :

    • Lorsque les troubles surviennent au cours de l’enfance, avant l’âge de 12 ans 
    • Dès lors que la durée devient persistante, au-delà de 6 mois
    • Quand les troubles affectent les apprentissages scolaires, les relations sociales et la qualité de vie entrainant un véritable handicap pour l’enfant.

    Qui est concerné par le TDAH

    Le TDAH concerne environ 5,9 % des moins de 18 ans et 2,8 % des adultes.

    Les garçons semblent être plus impactés. Ceci-dit, les symptômes étant moins visibles chez les filles, ils sont probablement sous-estimés en ce qui les concernent. En effet, ces dernières ont en général davantage de troubles de l’attention plus difficiles à détecter, et sont moins concernées par l’hyperactivité.

    Qu’observe-t-on

    Si vous lisez régulièrement mes articles, vous savez que la démarche naturopathique consiste entre autres à chercher la ou les causes d’une maladie ou d’un trouble comme le préconisait déjà Hippocrate en 400 avant JC. En ce qui concerne le TDAH, il reste à ce jour beaucoup d’incertitudes. Cependant les études ou observations tendent à montrer certaines manifestations ou déficits chez les enfants ou adultes concernés par ce trouble. C’est ce que nous allons voir ci-dessous.

    Des carences en neurotransmetteurs

    Une diminution de certains neurotransmetteurs, essentiellement la dopamine et la noradrénaline serait à l’origine des TDAH. Les résultats obtenus par les psychostimulants dans le traitement des TDAH confirment cette hypothèse. Je vous renvoie à un précédent article sur les neurotransmetteurs pour comprendre leur fonctionnement, et les effets sur l’organisme lorsqu’il y a dérégulations.

    Pour la bonne compréhension de ce qui va suivre, souvenez-vous qu’un neurotransmetteur est un messager dont le rôle est de véhiculer une information d’un neurone à un autre. Ce dernier est synthétisé à partir d’acides aminés présents dans l’alimentation, d’enzymes et de cofacteurs comme le magnésium, le fer, les vitamines B, le zinc …Le magnésium contribue au stockage des neurotransmetteurs au sein des vésicules. Enfin les acides gras essentiels (oméga-3) et les antioxydants ont un rôle important dans la fluidité membranaire et la protection des récepteurs des neurotransmetteurs.

    On remarque :

    • Chez l’enfant hyperactif, un manque de GABA
    • Chez l’enfant inattentif, un manque de dopamine et de noradrénaline
    • Chez l’enfant impulsif, un manque de sérotonine

    L’importance de déterminer les carences ou les surcharges dans les situations de TDAH

    La dopamine

    En cas de déficit, on observera le plus souvent de la démotivation, une difficulté à prendre des décisions, un repli sur soi et un manque d’entrain. A contrario s’il y a une surcharge en dopamine, il y a risque d’éparpillement, de dispersion et de manque de cohésion.

    La sérotonine

    Dans les situations de carence, on constatera des troubles du sommeil, de l’impatience ou de la difficulté à avoir du recul. A l’inverse, un trop plein de sérotonine aura comme conséquence anxiété ou compulsions.

    L’adrénaline et la noradrénaline

    Dans les situations de déficit, on remarquera des difficultés de concentration et d’apprentissage. En cas d’excès on observera de l’agitation, du stress et de l’anxiété.

    Une éventuelle infestation parasitaire

    Il a été observé qu’un certain nombre d’enfants TDAH ont des parasites intestinaux. Leur présence est détectée dans les selles. Ces parasites affaiblissent le système immunitaire, prive l’organisme des éléments nutritifs nécessaires et ont des conséquences sur le comportement de l’enfant.

    Une recherche de ces petits vers blancs au travers d’un test de Graham (ruban adhésif posé sur la marge anale) permettra de détecter leur présence et de mettre en place un traitement visant à les éradiquer.

    Une possible dysbiose fongique ou bactérienne

    Vous connaissez le lien ténu entre l’intestin et le cerveau, le nerf vague permettant la communication entre les deux. Il sera par conséquent bienvenu d’aller observer si tout se passe bien au niveau du microbiote. Ces observations se feront au niveau des urines. En effet les organismes fongiques ou bactériens du microbiote synthétisent des métabolites qui seront éliminées par les urines.

    Certains de ces organismes utiliseront pour leur propre métabolisme les acides aminés présents dans les neurotransmetteurs comme par exemple la tyrosine, le tryptophane ou encore la phénylalanine. D’autres utiliseront plutôt des sucres. En dosant les métabolites on pourra évaluer de possibles carences en acides aminés et agir sur ce phénomène.

    Quels sont les symptômes qui peuvent faire penser à une dysbiose

    • Troubles digestifs chroniques (troubles du transit, perméabilité intestinale, douleurs digestives, côlon irritable, acidité gastrique, ballonnements, excès de gaz, pulsions sucrées …)
    • Rectocolites hémorragiques
    • Maladie de Crohn
    • Maladie cœliaque

    Une éventuelle perméabilité intestinale

    Une muqueuse intestinale perméable conduira à une inflammation et à un déficit d’assimilation des nutriments. L’inflammation intestinale pourra avoir des conséquences sur l’inflammation du cerveau, les deux organes étant en constante communication. Il sera donc nécessaire d’agir sur cette perméabilité de la muqueuse.

    Une possible candidose

    Certains signes cliniques peuvent évoquer une candidose (présence excessive de candida dans le microbiote) comme des pulsions sucrées, de la fatigue chronique, des signes d’inflammation, du prurit … La candidose est parfois associée au TDAH et renforce ses effets. Il sera nécessaire de mettre en place un certain nombre de réformes en hygiène de vie pour revenir à un microbiote équilibré.

    Un probable déficit en micro-nutriments

    • Le Magnésium, cofacteur de la dopamine intervient dans la motivation et dans les compulsions sucrées. En cas de déficience chez les enfants TDAH, il augmente leur vulnérabilité au stress
    • Le Fer, est un cofacteur nécessaire au fonctionnement des neurotransmetteurs. Il est parfois déficitaire chez les enfants TDAH
    • Les Vitamines du groupe B sont essentielles à la synthèse des neurotransmetteurs et interviennent dans la formation de la myéline, fameuse gaine qui protège les neurones. Une carence de ces vitamines augmentera la nervosité et l’irritabilité des enfants TDAH
    • Le Zinc impliqué dans l’apprentissage et la mémorisation intervient dans de nombreuses réactions enzymatiques cellulaires. Son déficit aura également des conséquences non négligeables.
    • La vitamine C indispensable à la synthèse des neurotransmetteurs
    • Enfin, la Vitamine D intervient dans la formation des neurones. Le cerveau possède de nombreux récepteurs à la vitamine D. Un manque de vitamine D aura des conséquences sur le fonctionnement cognitif.

     

    Petite fille inatentive devant son ordinateur

    Que propose la médecine classique

    Des psychostimulants comme la fameuse Ritaline, stimulant du système nerveux central sont proposés si nécessaire mais pas de façon systématique. Des traitements sont prescrits dans le but d’améliorer la concentration, l’attention et les performances de l’enfant. Ils comportent un certain nombre d’effets secondaires comme l’insomnie, l’irritabilité, des douleurs abdominales, une diminution de l’appétit, retard de croissance passager ou encore une perte de poids. Ces effets secondaires semblent soulever de l’inquiétude sur le long terme chez les parents des enfants concernés. Par ailleurs les effets bénéfiques de ces médicaments diminuent avec le temps. Il peut par conséquent être utile avec l’accord du médecin d’y associer des techniques naturelles.

    Sur quoi peut-on agir de façon naturelle

    • La sphère familiale et éducative
    • La plasticité neuronale
      • Un déficit en oméga-3 aura des conséquences sur l’humeur et les capacités d’apprentissage. Non seulement ils sont anti-inflammatoires et auront donc un impact certain sur la cicatrisation intestinale mais ils sont également protecteurs du système nerveux et à ce titre, indispensables aux enfants concernés par le TDAH. Les EPA fluidifiants favoriseront les fonctions cognitives et le DHA constituant de la gaine de myéline améliorera la plasticité neuronale.
      • Une hyper-coagulation. Ce phénomène entraine des désordres cognitifs. Si c’est le cas on aura recours à des substances hypo-coagulantes comme le curcuma (également anti-inflammatoire) ou le Ginkgo Biloba.
      • Les plantes du système nerveux central
    • Le système digestif
      • Y-a-t-il une dysbiose (fongique ou bactérienne)
      • Une perméabilité intestinale
      • Ou la présence de parasites
    • Le déficit en micronutriments
    • L’alimentation
    • La gestion du stress et des émotions
    • La pratique d’exercice physique

     

    Illustration boite de sardines

    En pratique

    Ce sont tous ces aspects qu’il faudra prendre en compte. Au cours de la séance de naturopathie, je tenterais d’évaluer les éventuelles carences ou surcharges, les soucis digestifs ou tout autre symptôme révélateur.

    L’alimentation

    Elle aura une place fondamentale, sera de préférence de qualité biologique et hypotoxique. Dénuée d’additifs et consommée dans le calme. Le gluten sera à limiter, en effet il obture les récepteurs des neurotransmetteurs. En cas de déficit en micronutriments, je vous conseillerai les aliments aptes à les combler. Je vous parlerai de la chrono nutrition, très utile dans ces cas de figure.

    La gestion du stress et des émotions

    Je vous proposerai différentes techniques de gestion du stress comme la cohérence cardiaque, l’EFT, le yoga, la méditation, le massage ou encore la réflexologie plantaire… Certaines plantes utiles ou encore les micronutriments favorables à la prise en charge du TDAH.

    Les problèmes de type digestif

    En fonction des symptômes, porosité intestinale, inflammation, troubles digestifs, présence de parasites ou candidose, je vous orienterai vers certaines plantes ou compléments alimentaires, pour diminuer vos symptômes et améliorer votre état de santé.

    La pratique d’un exercice physique

    L’exercice physique bénéficie autant à la santé physique qu’à la santé mentale. On sait notamment que l’exercice physique augmente les niveaux de dopamine. Certains sports comme le judo, le taekwondo, le Qi Gong ou le karaté demandent de la concentration et de la maitrise de soi. Ils seront à ce titre bénéfiques aux sujets TDAH. L’exercice physique favorise un meilleur sommeil et une meilleure régulation de l’humeur. Nous verrons ensemble quel type d’activité physique correspond le mieux à votre situation.

     

    Pour conclure

    Le TDAH comme d’autres troubles, nécessite une prise en charge globale. La naturopathie grâce à sa vision holistique répond à ce besoin et propose un accompagnement complet en complément de la médecine conventionnelle. Néanmoins cet accompagnement doit être individualisé et s’adapter à chaque individu selon ses symptômes, son tempérament, son mode de vie ou ses possibilités. C’est ce que nous tenterons de faire ensemble lors de la consultation.

    En aucun cas les informations et les conseils proposés ici ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé