La vitamine D, gage de votre immunité

La vitamine D est une vitamine liposoluble, c’est-à-dire qu’elle est soluble dans les graisses. Mais c’est aussi une pré-hormone. En effet elle se comporte comme un messager chimique et se fixe sur des récepteurs. Elle est transportée par la circulation sanguine et active des récepteurs à distance de son lieu d’origine. 

L’organisme produit de lui-même de la vitamine D. En effet, la pré-vitamine D, précurseur dérivé du cholestérol, contenue dans les couches profondes de la peau, se transforme en forme active de la vitamine D ou calcitriol, sous l’effet des rayons ultraviolets du soleil, les UVB. Nous verrons plus bas le processus.

Différents organes stockent la vitamine D, les muscles, le foie et la graisse sous-cutanée. Il existe des récepteurs à cette vitamine partout dans l’organisme. Par conséquent on la retrouve dans différentes parties du corps. Non seulement dans les os, mais également dans la thyroïde, le sang, le cerveau, le cœur, le pancréas, la peau ainsi que dans de nombreux tissus. 

Actuellement 80 % des Français sont en déficit de vitamine D.

On la trouve sous deux formes différentes

D’une part, la vitamine D2 ou ergocalciférol, d’origine végétale. D’autre part la vitamine D3 ou cholécalciférol, d’origine animale. La vitamine D3 est mieux métabolisée que la vitamine D2. Elle est assimilée au niveau de l’intestin.

Comment se passe la synthèse de la vitamine D ?

En premier lieu, elle est synthétisée à partir du cholestérol sous l’action des rayonnements UVB du soleil. Un ensoleillement minimum et un bon taux de cholestérol sont donc requis. Le cholécalciférol est en premier lieu dirigé vers le foie au travers de la circulation sanguine par une protéine de transport pour y subir une première transformation. Pour cela le foie doit être en bonne santé. En cas d’insuffisance hépatique, le cholécalciférol sera éliminé au travers des urines. Dans un deuxième temps il se dirigera vers les reins pour une nouvelle transformation. Les reins doivent également fonctionner correctement, auquel cas il n’y a pas de transformation. 

Pour obtenir une vitamine D3 active, plusieurs paramètres sont donc essentiels, une exposition au soleil correcte, un bon taux de cholestérol, un foie et des reins en bonne santé.

Attention néanmoins à doser l’exposition au soleil pour en éviter les dangers surtout les personnes à peau claire. En revanche, les personnes à peau foncée doivent s’exposer plus longtemps pour synthétiser la vitamine D. En effet leur peau contient beaucoup de mélanine avec comme conséquence une résistance à l’ultraviolet et une fabrication moindre de vitamine D. A noter également que l’application de crème solaire bloque sa synthèse.

Les apports conseillés en vitamine D

On la mesure en UI ou en microgrammes (µg). 40 UI = 1 µg. Les recommandations vont de 400 à 800 UI (unités internationales) par jour, sous forme de complément alimentaire. La réalité est bien plus complexe et dépend de l’exposition au soleil, du type de peau, de la qualité de l’alimentation, de l’âge et de l’état de santé. Je vous conseillerai en fonction des renseignements donnés pendant l’anamnèse.

Pourquoi sommes nous nombreux en déficit de vitamine D

Une suplémentation est nécessaire au minimum d’octobre à avril surtout sous les latitudes où la lumière fait défaut. Par ailleurs nos journées passées le plus souvent en intérieur même l’été, nous encouragent à une complémentation. 

La vie sous des latitudes nordiques entraine un déficit en vitamine D chez de nombreux sujets. 

Femme prenant le soleil et la vitamine D

Les personnes obèses sont souvent déficientes en vitamine D. En effet en cas de surpoids les tissus adipeux la retiennent. 

On observe de fréquentes carences chez les personnes âgées, les sédentaires ou les personnes qui portent des vêtements trop couvrants.

Certaines pathologies comme l’hypothyroïdie montrent un déficit fréquent en vitamine D. Or cette vitamine est essentielle car elle permet à l’aide du cortisol de faire pénétrer l’hormone T3 dans la cellule.

Une alimentation de mauvaise qualité entraine également un déficit.

Que faut-il faire alors ?

Tout d’abord, faire des contrôles réguliers par dosages sanguins. Le taux normal pour une bonne immunité se situe entre 60 et 80. Il est alors possible d’affiner le dosage. 

Vous trouverez ci-dessous les moyennes, sachant qu’il est toujours indispensable d’être conseillé par un professionnel de santé, chaque personne étant différente.

Enfants en bas âge, 1000 UI par jour

Ado, 2000/3000 UI/jour

Femme 4000 UI/j

Homme 6000 UI/j

Les taux seront supérieurs pour les personnes en surpoids, âgées, de couleur, ou dont le foie ou les reins ne fonctionnent pas bien. 

La toxicité est rare, il faudrait prendre plus de 50 000 UI par jour sur plusieurs mois pour obtenir un effet toxique

Il est également indispensable de s’assurer d’une part d’un bon statut en magnésium, ce dernier contribue à l’assimilation de la vitamine D. D’autre part l’intestin doit être fonctionnel et sa muqueuse bien étanche pour bien assimiler la vitamine D. Celle-ci participe à l’intégrité de la muqueuse intestinale, elle a une action sur les protéines des jonctions serrées.

Sous quelle forme et comment prendre la vitamine D

En ampoule

La vitamine D de synthèse en ampoule est souvent proposée en une dose de 100 000 UI. Elle est alors trop fortement dosée et entraine une saturation de l’organisme et une surcharge du foie qui va devoir l’éliminer. Dans ce cas le taux délivré est dans un premier temps trop important. Dans un second temps il chute rapidement au bout de 3 semaines, montrant ainsi un manque d’efficacité. Par ailleurs la vitamine D de synthèse contient des excipients par forcément bons pour l’organisme. De plus, elle provoque une diminution de la production de l’hormone. En effet les hormones de synthèse occupent les mêmes récepteurs que les hormones endogènes.

Sous forme huileuse

Une vitamine naturelle sera donc bien plus indiquée. On la trouve sous forme de D2, issue des végétaux, champignons ou levures, appréciée des végans. Ou sous forme de D3 plus assimilable, provenant d’huiles de foie de poisson, de lanoline de mouton ou de lichen. La vitamine D3 semble plus efficace que la vitamine D2, car elle est mieux détectée par ses récepteurs et mieux transformée lors de son passage dans le foie. La forme D3 est par conséquent à privilégier. 

Elle est associée à de l’huile de colza pour faciliter son absorption et doit être prise au cours d’un repas, de préférence le soir. Cette vitamine est sensible à la lumière et à la chaleur, il faut donc veiller à de bonnes conditions de conservation.

Les sources alimentaires

Les aliments les plus riches en vitamine D sont les poissons gras et leurs huiles, flétan, foie de morue, anguille, espadon, saumon, anchois, sardine ou maquereau. Mais aussi les œufs et les cèpes de Bordeaux. Dans une moindre mesure, le foie de poulet, l’emmental, le cacao, le beurre, les germes de blé, les champignons … Mais les sources alimentaires s’avèrent malgré tout insuffisantes et nécessitent le plus souvent une complémentation.

Les principaux rôles de la vitamine D

Stimuler le système immunitaire

La vitamine D montre un rôle protecteur dans certaines maladies auto-immunes en permettant le processus de défense contre les bactéries, virus ou champignons. Elle déclenche en effet une production d’antibiotiques naturels. La vitamine D peut ainsi prévenir la grippe et les épisodes infectieux ORL. Elle diminue le risque d’infections respiratoires et pulmonaires aigues. C’est une modulatrice de la réponse inflammatoire. En effet, elle apporte une réponse immunitaire juste, stimule la production de cellule TREG notamment dans les maladies auto-immunes, les maladies respiratoires, les réactions allergiques et les inflammations chroniques. 

L’importance de la vitamine D en prévention du Coronavirus

Lors de l’entrée de ce virus dans le corps, la protéine Spike va se fixer sur nos cellules pour fusionner, délivrer son matériel génétique et se multiplier. Tout cela entraine une réaction du système immunitaire qui sera facilitée entre autres par la vitamine D. 

Cette dernière grâce à sa solubilité dans les lipides va facilement fusionner avec nos membranes cellulaires et se diriger jusqu’au noyau. Elle va alors s’activer, passer dans la circulation sanguine pour rencontrer nos globules blancs, cellules immunitaires chargées de nous protéger.

La vitamine D va alors fusionner et pénétrer ces cellules immunitaires jusqu’au noyau. C’est dans ce noyau qu’elle va pouvoir synthétiser la béta défensine et la Cathelécidine, 2 protéines qui vont permettre la lutte contre le Coronavirus. 

D’une part la béta défensine va créer une série de pores dans l’enveloppe du virus qui vont le détruire. 

D’autre part la Cathelécidine va s’attaquer à la protéine Spike. 

La Cathelécidine va également :

  • Renforcer nos globules blancs
  • Entrainer une augmentation de la perméabilité de nos vaisseaux dans lesquels circulent nos globules blancs 
  • Informer l’ensemble de notre système immunitaire de la localisation du virus entrainant ainsi une cascade de réactions :
    • Arrivée sur place des globules blancs
    • Destruction du virus
    • Information des autres cellules immunitaires de l’arrivée du virus
    • Synthèse d’anticorps spécialisés et adaptés contre le virus. 

La vitamine D est donc incontournable pour notre immunité

Tous ces processus sont donc facilités par la vitamine D. Et dans la majorité des cas on assistera à une forme mineure ou une forme asymptomatique. 

En revanche, dans les cas de carence en vitamine D, on constatera des désordres au sein de ces processus entrainant des réactions inadaptées. Formes graves, orages cytokiniques responsables du décès des patients. Les études ont prouvé qu’une carence en vitamine D entraine un besoin accru de ventilation et de réanimation, une augmentation de protéines de l’inflammation menant aux orages cytokiniques et une accentuation de la mortalité. Les chances de faire un covid long sont également majorées.

Réguler le métabolisme du calcium et du phosphore

Elle permet l’absorption du calcium et du phosphore au niveau de l’intestin, et au niveau de la circulation sanguine par la réabsorption rénale, empêchant ainsi leur élimination urinaire. 

Une carence en vitamine D, entraine une baisse de calcium et de phosphore osseux. En effet, elle conduit à une hausse de la parathormone, hormone produite par les glandes parathyroïdes dont le rôle est de préserver un taux normal de calcium dans le sang. Dans le cas de carence, la parathormone va mobiliser le calcium disponible dans les os et cela conduira ainsi à une fragilisation osseuse.

On comprend ainsi le rôle capital de la vitamine D pour lutter contre la déminéralisation, le rachitisme chez l’enfant ou l’ostéomalacie chez l’adulte et l’ostéoporose. Sa fonction est primordiale dans la fabrication de la trame osseuse et des dents. 

Tout comme le calcium, la vitamine D est indispensable au bon fonctionnement du muscle. 

Permettre la bonne marche de la thyroïde

La vitamine D est largement impliquée dans le bon fonctionnement de la thyroïde. Comme nous l’avons décrit ci-dessus, associée au cortisol, elle permet à la T3, seule hormone thyroïdienne active de pénétrer dans la cellule. Sans vitamine D, l’hormone thyroïdienne ne peut donc agir. Une hypothyroïdie entraine de nombreux effets secondaires, dépressions et ralentissement de tous les métabolismes dont le fonctionnement cérébral.

Protéger du cancer

Les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs à la vitamine D

La vitamine D intervient à différentes étapes du processus de cancérisation :

  • Les cellules cancéreuses prolifèrent de manière désordonnée et perdent leurs fonctions d’origine. On dit qu’elles ne sont plus différenciées. La vitamine D va réguler cette différenciation. 
  • Les cellules cancéreuses vont proliférer et s’assembler en masse pour former des tumeurs. La vitamine D limite la prolifération cellulaire. 
  • La vitamine D réduit la transformation des cellules précancéreuses en cellules malignes.
  • Enfin, les cellules cancéreuses n’obéissent plus à l’apoptose ou mort programmée de la cellule. La vitamine D va autoriser l’apoptose et ainsi éviter l’envahissement de l’organisme.

Et puis, la vitamine D a des actions indirectes sur :

Le bien-être émotionnel

Grâce à ses nombreux récepteurs à la vitamine D dans le cerveau, elle améliore le fonctionnement cognitif. Participe à la diminution des maladies neurodégénératives comme la Sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson. A un rôle dans les dépressions saisonnières surtout dans les régions du Nord. Intervient dans la synthèse de la sérotonine fabriquée à partir du tryptophane, grâce à une enzyme activée par la vitamine D.

La perte de poids

En participant à l’augmentation de la masse musculaire par rapport à la masse grasse, elle favorise perte de poids.

Le métabolisme 

Elle intervient au niveau du métabolisme glucidique et de la synthèse de l’insuline, toujours en lien avec des récepteurs sur les organes foie, pancréas, ou encore intestins. Les études montrent une corrélation entre une faible concentration de vitamine D et des risques accrus de maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension artérielle.

Et un ralentissement du vieillissement cellulaire

Elle permet en effet de maintenir la longueur de nos télomères, ces petits capuchons qui chapotent nos chromosomes, dont le raccourcissement entraine le vieillissement.

L’association conseillée, vitamine D3 et K2

La synergie des vitamines D3 et K2 présente un intérêt dans la prévention des maladies cardio-vasculaires et ostéo-articulaires. En effet, nous avons vu ci-dessus que la vitamine D3 participe à l’absorption du calcium. La vitamine K2 permet la fixation de ce minéral au niveau des os et des dents. Elle évite ainsi que le calcium n’aille se déposer sur les artères favorisant leur sclérose. En conséquence l’association de ces deux vitamines diminue les risques de pathologies cardio-vasculaires, d’ostéoporose et de fractures. De plus en plus de laboratoires proposent l’association des deux vitamines.

En conclusion

La vitamine D est par conséquent incontournable à une bonne santé. C’est une excellente prévention pour notre immunité. Il serait vraiment dommage de s’en passer. 

En aucun cas les informations et les conseils proposés ici ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé