Bien vivre sa ménopause

Arrêtons-nous d’abord sur ce qu’est la ménopause

C’est la période dans la vie de toute femme qui correspond à la disparition définitive des règles en raison d’une diminution de synthèse hormonale et de l’arrêt total de l’ovulation. Les ovaires se mettent au repos après une vie bien remplie. Ils expulsent en effet environ 300 à 400 ovules de la puberté à la ménopause. On considère que la ménopause est installée lorsqu’il y a absence de règles pendant une année entière. La ménopause survient en moyenne autour de 52 ans. De nombreuses femmes commencent à ressentir certains changements au sein de leur organisme. C’est un processus physiologique normal dans la vie de chaque femme. Vous trouverez ci-dessous des conseils pour bien vivre votre ménopause à l’aide de solutions naturelles.

Quels sont les symptômes

Ils sont de nature physiologique et/ou psychique et démarrent pour certains d’entre eux à la pré-ménopause.

 

Les bouffées de chaleur

C’est le symptôme le plus fréquent. Il est caractérisé par une chaleur intense et soudaine qui survient au niveau du buste et du visage. Ce phénomène est souvent accompagné de transpiration et de rougeurs. Il dure de 30 secondes à quelques minutes parfois. Lorsque ces sueurs intenses se produisent la nuit, elles perturbent le sommeil et provoquent potentiellement une gêne invalidante. 

Femme avec bouffées de chaleur bien vivre sa ménopause

Les troubles du sommeil

Ce sont les modifications hormonales qui sont à la source des problèmes de sommeil. Ces derniers ont de nombreuses conséquences sur la vie quotidienne, fatigue chronique, troubles cognitifs ou encore troubles de l’humeur.

Les troubles de l’humeur

Ils sont fréquents et sont dus à différents facteurs. La chute hormonale, les troubles du sommeil et la moindre synthèse de sérotonine conduisent parfois à des épisodes dépressifs.

Prise de poids sans modifications alimentaires

Elle est due à différents facteurs :

La ménopause entraine une perte de sensibilité à l’insuline.

L’organisme fabriquant des œstrogènes à partir des tissus adipeux va se mettre à stocker du gras pour palier au déficit hormonal. Le stockage a lieu essentiellement au niveau abdominal.

La chute de testostérone accompagne celles des hormones féminines. Elle induit une fonte musculaire et une augmentation de la masse grasse.

Une diminution des œstrogènes engendre une baisse des hormones thyroïdiennes. Ce phénomène a pour conséquence une diminution du métabolisme basal. Il entraine possiblement une surcharge pondérale.

L’hormone du bien-être, la fameuse sérotonine a également tendance à diminuer. Ce qui a comme conséquence des phénomènes dépressifs et compensatoires comme des abus de sucre.

Enfin, l’ensemble des désagréments de la ménopause induisent parfois une réduction de l’activité physique. Ce qui n’arrange pas les choses ! 

Un risque accru d’ostéoporose

Les œstrogènes jouent un rôle majeur dans la fabrication de l’os. En effet ils favorisent la synthèse du tissu osseux et freinent sa dégradation. La ménopause accroit donc les chances de développer une ostéoporose. Les risques de fractures, notamment le col du fémur, les lombaires ou encore le poignet, augmentent considérablement. Nous verrons ci-dessous comment en limiter les risques.

La sécheresse de la peau et des muqueuses vaginales

La chute des œstrogènes conduit également à une sécheresse de la peau et en particulier des muqueuses vaginales. Les parois du vagin s’amincissent et perdent en élasticité. La lubrification diminue entrainant possiblement des rapports sexuels douloureux, un désir diminué et une vie sexuelle impactée.

Des troubles urinaires

Ils sont dus à un déficit de tonus des muscles du périnée et ont parfois des conséquences handicapantes.

Et puis …

Pour certaines femmes, les festivités ne s’arrêtent pas là… Maux de tête, fatigue chronique, car les œstrogènes favorisent la fabrication d’énergie au sein de la mitochondrie ou encore douleurs musculaires. L’ensemble de ces troubles empêchent les femmes de bien vivre leur ménopause.

Pour bien vivre sa ménopause il faut être stratège

En effet, on retrouve chez toutes les femmes un taux d’œstrogènes abaissé, comme nous l’avons évoqué en introduction. En revanche, en fonction des profils et du taux des autres hormones, la situation sera différente d’une femme à l’autre.

Certaines femmes connaitront en parallèle un taux d’androgènes assez bas. Elles ressentiront alors des symptômes accrus au niveau de la sécheresse et du relâchement cutané, des bouffées de chaleur, un risque augmenté d’ostéoporose ou encore des troubles du sommeil et de l’irritabilité.

Dans d’autres cas de figure, l’aromatisation, voie métabolique qui permet la transformation des androgènes en œstrogènes grâce à une enzyme appelée l’aromatase fonctionnera bien ou pas.

Certaines femmes auront un taux d’androgènes normal pour leur âge physiologique. Cependant elles connaitront un défaut d’aromatisation. Ce phénomène entrainera alors ce que l’on appelle une hyperandrogénie avec à la clé une pilosité accrue, de l’acné, des pertes de cheveux ou encore une silhouette qui a tendance à se ramasser.

Pour d’autres femmes en surpoids, il faudra bloquer l’aromatisation, source d’œstrogènes. Les tissus adipeux produisent en effet des œstrogènes. Ces femmes connaitront moins d’effets secondaires liés à la ménopause. Néanmoins elles auront un risque augmenté de cancer du sein.

Que propose la naturopathie pour bien vivre sa ménopause

Revoir si besoin l’hygiène de vie

L’hygiène de vie aura encore une fois une place prépondérante. En tant qu’éducatrice de santé, je vous orienterai vers une alimentation la plus saine, vivante et biologique possible avec :

Une alimentation alcalinisante.

Une place prépondérante pour les légumes et fruits frais pour leur apport en vitamines, minéraux, oligo-éléments, antioxydants et fibres.

Un statut suffisant en oméga-3.

Huile d'olive tomate et romarin

Des huiles végétales riches en bons acides gras.

Un apport en protéines au petit déjeuner pour favoriser la synthèse de dopamine.

Des céréales complètes et des légumineuses.

Je vous conseillerai de limiter les produits laitiers animaux et surtout de vache afin de diminuer les risques d’ostéoporose et de cancers. Rappelons que le calcium végétal est mieux assimilé que le calcium d’origine animal et qu’un certain nombre d’aliments en sont particulièrement riches. Par exemple les crucifères, les amandes, les sardines avec l’arêtes, les légumineuses …

De limiter tous les apports en sucres et glucides raffinés. Ce sera l’occasion d’apprendre à repérer le glucose dans l’alimentation. Je vous guiderai dans cette démarche.

Je vous recommanderai fortement la pratique d’exercices physiques réguliers. Au moins trois fois par semaines pour réduire les effets secondaires de la ménopause. Et si besoin une perte de poids sera conseillée.

Enfin, je vous proposerai différents outils pour diminuer le stress et apprendre à gérer les émotions. En effet les études ont montré que les femmes qui étaient peu stressées et vivaient bien leur ménopause avaient moins de symptômes que celles qui connaissent un stress chronique.

Les techniques sont nombreuses, yoga, sophrologie, cohérence cardiaque, méditation, EFT  …

Les autres aides naturelles pour bien vivre sa ménopause

Elles sont multiples et devront être adaptées en fonction des symptômes et du profil du consultant. C’est là tout l’intérêt de l’anamnèse menée par le thérapeute. Celui-ci sera à même en fonction des éléments recueillis de prodiguer un conseil personnalisé. Il est important de ne pas prendre n’importe quelle plante au risque d’avoir l’effet inverse. De même avoir en tête que ce n’est pas parce qu’on utilise une substance naturelle qu’elle n’est pas délétère pour l’organisme. Il convient entre autres d’être particulièrement prudent en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancers hormonaux dépendants.

Pour aider à la diminution du stress, un apport en magnésium, plantes adaptogènes, dopamine ou encore sérotonine selon les cas.

Chocolat riche en magnésium pour bien vivre sa ménopause

Pour faciliter la détoxification des hormones, notamment en cas d’hyperœstrogénie, il est conseillé si besoin de recourir à des plantes comme l’artichaut, le desmodium, le chardon-marie ou le brocoli.

Selon les profils, la sauge sclarée, le houblon, le gattilier, l’alchémille ou encore l’actée à grappe noire accompagneront les bouffées de chaleur.

Différentes plantes contribueront à un meilleur sommeil, comme la passiflore, la valériane, l’escholtzia, l’aubépine, le safran ou le CBD selon les symptômes.

De même pour limiter les troubles de l’humeur, j’aurai recours à des plantes comme la passiflore, la mélisse, le millepertuis, le griffonia ou le safran.

Et encore, pour bien vivre sa ménopause …

En cas de prise de poids, il sera avant tout indispensable d’en connaitre la ou les  causes comme vu ci-dessus. Le chrome potentialisera l’action de l’insuline en cas de perte de sensibilité. Si la rétention d’eau est à l’origine de la prise de poids, l’alchémille, l’artichaut, le radis noir, le mélilot, la vigne rouge ou le framboisier selon l’origine des troubles aideront au drainage. En cas d’hyperœstrogénie, le lin pourra être conseillé en absence de traitement hormono dépendant. En cas de traitement on aura recours à l’artichaut ou au radis noir.

Si un déficit d’hormones thyroïdiennes est à l’origine du surpoids on tentera de stimuler le fonctionnement de la glande avec différents cofacteurs comme le sélénium, le zinc ou la vitamine D…  Enfin en cas de comportements alimentaires d’origine compulsifs, le tryptophane apportera son aide.

L’alimentation aura un grand rôle préventif pour éviter l’ostéoporose, comme nous l’avons évoqué précédemment. L’ortie et la prêle aux vertus reminéralisantes seront d’un grand soutien.

Les huiles de bourrache et d’onagre apporteront du mieux-être aux muqueuses et peaux sèches ainsi que le gattilier, le trèfle rouge et la sauge officinale. En cas de baisse de libido on aura recours au ginseng, au tribulus, au gattilier, à la sauge ou au maca.

Pour limiter les maux de tête, je proposerai de la grande camomille ou encore du magnésium et conseillerai une consommation d’eau suffisante.

En cas d’inflammation le curcuma aura toute sa place. Si cela est nécessaire, je proposerai de réparer une muqueuse intestinale devenue poreuse.

En cas d’hyper-androgénie associée à l’acné ou une pilosité accrue, l’ortie, l’alchémille ou le houblon faciliteront la diminution de ces effets secondaires.

Nous avons vu ci-dessus que les œstrogènes favorisaient la fabrication de l’énergie au sein de la mitochondrie. Lorsque les femmes ressentent une fatigue chronique, on fera en sorte de relancer la mitochondrie avec des vitamines B, des acides aminés qui vont favoriser la fabrication de glutathion et des antioxydants.

Et puis …

En cas de fuites urinaires, une rééducation du périnée redonnera du tonus au plancher pelvien. Les kinésithérapeutes proposent des techniques de rééducation.

En conclusion

Vous l’aurez compris bien vivre sa ménopause n’est pas toujours une affaire simple. La naturopathie a ici toute sa place dans la recherche de la ou des causes à l’origine des troubles occasionnés par ces perturbations hormonales. Je suis là pour vous accompagner et vous aider à traverser au mieux cette période parfois compliquée.

En aucun cas les informations et les conseils proposés ici ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé