Spasmophilie et naturopathie

Spasmophilie et naturopathie

Définissons en premier lieu la maladie

La spasmophilie est assez controversée car il existe à ce jour peu d’études épidémiologiques. La réalité de cette manifestation est encore mise en doute. Elle est même parfois considérée comme une maladie psychiatrique. C’est la raison pour laquelle la spasmophilie n’est pas une maladie reconnue dans les classifications médicales. Il s’agit plutôt d’un terrain en déséquilibre énergétique, avec des symptômes d’hypersensibilité, de dépendance à l’environnement, de vulnérabilité au stress et une instabilité physique et psychologique. Bref … C’est une maladie incomprise comme le témoigne cet article de Femme actuelle. A ce titre je pense que la spasmophilie a toute sa place dans la naturopathie. En effet en tant que naturopathe, j’attache une grande importance à l’écoute, à la compréhension des causes dans leur globalité. Le travail sur le terrain est essentiel et les conseils adaptés à chacun.

On la nomme d’ailleurs parfois « syndrome d’hyperventilation » car elle décrit un état anxieux caractérisé par des crises d’angoisse ou des peurs paniques. Associé à des difficultés respiratoires avec sentiments d’oppression ou d’étouffement et de la tétanie musculaire.

Les personnes spasmophiles souffrent en réalité de dystonie neurovégétative. C’est-à-dire qu’elles font preuve d’instabilité. Elles sont souvent victimes d’excitation suivi de dépression, subissent des variations de tonus ou encore sont cyclothymiques …

Les femmes sont les plus touchées ainsi que les jeunes entre 15 et 45 ans. Et puis les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles paniques, des antécédents d’abus sexuel ou de maltraitance. La spasmophilie serait plus fréquente dans les pays développés. Ce qui pourrait s’expliquer par une augmentation du stress social.

Quels sont les symptômes ?

Les troubles varient d’une personne à l’autre et d’une crise à l’autre. Ils peuvent être impressionnants et directement en rapport avec un état d’hyper excitabilité neuro-musculaire engendré par l’état anxieux de la personne. De ce fait, une période d’anxiété qui augmente progressivement précède le plus souvent le début d’une crise. La fréquence des attaques de panique est très variable. Une à deux fois dans une vie à plusieurs fois par jour.

Quelles sont les manifestations physiologiques ?

Une crise de spasmophilie est souvent assez impressionnante et les manifestations très variables. Par exemple, fourmillements, spasmes, contractures musculaires douloureuses qui font penser à des « mains d’accoucheur », palpitations, nausées, démangeaisons, tremblements, tétanie, migraines, variabilité de la tension artérielle…D’autre part, le sujet peut avoir une sensation de mort imminente et se mettre en hyper ventilation. Dans ce cas de figure sa fréquence respiratoire augmente.

En période d’hyperventilation le sujet respire trop vite ou trop intensément. Cela accroît l’apport en oxygène dans le sang d’une part. D’autre part cela augmente également la quantité de gaz carbonique expiré. En effet les centres respiratoires neurologiques alertés, amplifient la respiration. Le système s’emballe et on assiste à un véritable cercle vicieux. Le rapport O2/CO2 devient déséquilibré avec plusieurs conséquences fâcheuses. Perturbation de l’entrée du calcium dans la cellule. Tétanisation des muscles. Troubles respiratoires et troubles métaboliques. La crise ne cède pas spontanément, le sujet a besoin d’aide.

Une aide ponctuelle en attendant le médecin

La technique de respiration dans un sac plastique. Cette technique est une solution efficace pour s’apaiser en attendant l’arrivée du médecin. Le fait de respirer du CO2 dans un sac plastique va de ce fait rééquilibrer l’équilibre O2/CO2. Le CO2 se normalise. Il envoie un signal positif au système nerveux. Le cercle vicieux est ainsi stoppé. Certaines précautions sont toutefois à prendre. La personne ne doit pas être seule et cette technique ne doit pas durer trop longtemps, sous peine de rapidement manquer d’O2. La personne doit rester au calme en attendant le médecin.

Sac en papier contenant des feuilles, spasmophilie et naturopathie

Quelles sont les manifestations psychologiques ?

Aux signes physiques, peuvent s’associer des troubles psychiques. Par exemple, une impression de danger imminent, des peurs irraisonnées de devenir fou ou de perdre le contrôle, une sensation de brouillard, des troubles de la mémoire, du sommeil et de l’humeur, des sensations d’angoisse…

Des troubles psycho-sensoriels

Avec des sensation de dépersonnalisation, de dédoublement corporel. Des difficultés à ressentir ses limites corporelles ou un sentiment de déréalisation.

Des troubles du comportement

Enfin des troubles du comportements comme de l’inhibition, une grande agitation ou une agressivité dirigée vers soi ou vers les autres .

Que ressentent les personnes atteintes de spasmophilie ?

  • Une activité freinée du cerveau droit imaginatif et intuitif et un contrôle excessif du cerveau gauche qui décide et organise 
  • Une réactivité excessive aux évènements
  • Une très grande dépendance à son entourage
  • Une disponibilité en énergie très restreinte
  • Un sentiment de manque d’amour et d’abandon
  • Une peur et une incapacité à exprimer ses émotions
  • Une difficulté à se situer dans le temps et l’espace

Quelles sont les causes de la spasmophilie

La plupart du temps, il n’y a pas de facteurs déclenchants clairement identifiés.

Les mécanismes de la spasmophilie peuvent être d’origine biologique, psychologique, génétique ou cardio-respiratoire. Il n’y a actuellement pas d’explication valide. Plusieurs hypothèses existent :

  • Selon certaines théories il s’agirait d’une réaction inappropriée ou excessive à un stress. A l’origine, une anxiété ou encore une angoisse déclenchant une hyperventilation amenant à une crise de tétanie musculaire et aux différents symptômes décrits ci-dessus 
  • Les différents symptômes aggravrant la peur et l’anxiété.
  • Les personnes atteintes perdrait alors pied et seraient facilement déstabilisées. Elles seraient victimes d’une grande tension nerveuse associée à un trop plein d’émotivité et supporteraient mal les contrariétés.
  • Le mécanisme de la spasmophilie est donc un vrai cercle vicieux. Le stress, les carences en magnésium et calcium serait possiblement responsables. L’insomnie qui perturbe le mécanisme d’absorption du calcium et du magnésium aggraverait davantage les choses.

Une sensation illusoire d'énergie

On a néanmoins remarqué qu’une personne spasmophile secrète plus d’adrénaline, hormone de l’effort, de la lutte contre la fatigue et le stress. Sa sécrétion permet à l’organisme de puiser dans ses réserves. Elle entraine une sensation illusoire d’énergie encourageant la personne à faire toujours plus. Elle conduit à l’insomnie, à la baisse de défenses immunitaires et à davantage de fatigue. Cette fatigue pousse l’organisme à secréter davantage d’adrénaline pour survivre…

De même, une exposition permanente aux champs électromagnétiques (ordinateurs, portables, wifi …) empêche la baisse d’adrénaline, ce qui aggrave encore le mécanisme.

Y-a-t-il des facteurs déclenchants à la spasmophilie ?

Certains facteurs fragilisent la personne atteinte de spasmophilie et favorisent une crise potentielle. Par exemple un changement de temps, la survenue d’un accident, des conflits, une maladie, la consommation d’alcool ou de drogues, une situation anxiogène, la prise de certains médicaments…

Quelles sont les conséquences de la maladie sur l'organisme ?

La maladie perturbe la digestion. Elle entraine la fabrication de toxines, une fatigue hépatique et une constipation spasmodique. Pour peu que le spasmophile prenne des laxatifs, cela entraine une fuite du magnésium, déjà en carence. La spasmophilie mine l’organisme jusqu’à ce que la personne en comprenne les mécanismes et accepte de prendre soin d’elle en réformant son mode de vie et en s’octroyant des moments de repos. Nous tacherons ensemble au cours d’une consultation d’en comprendre les origines.

Les spasmophiles sont donc des sujets fatigués mais résistants, souvent confrontés à l’incompréhension du corps médical. Ils sont malheureusement souvent considérés comme de faux malades. Les réactions spasmophiles entrainent une baisse de qualité de vie et amènent à des conséquences handicapantes comme la peur de sortir, de se retrouver en présence d’inconnus … Par ailleurs, les troubles paniques fréquents augmentent les risques de dépression, pensées suicidaires, passage à l’acte, abus de drogues, de tabac ou d’alcool.

La naturopathie au chevet de la spasmophilie

La personne atteinte de spasmophilie étant souvent incomprise, le naturopathe aura un rôle important à jouer dans l’écoute et la compréhension.

Cependant, il n’y a pas de méthode vraiment efficace pour prévenir les crises d’angoisse d’autant qu’elles sont imprévisibles. Il existe en revanche des mesures préventives de base pour anticiper une crise d’angoisse. La spasmophilie est un syndrome dont les causes sont multifactorielles. Il faut donc prendre en charge l’ensemble des symptômes qu’ils soient psychiques, physiques, nerveux, métaboliques, digestifs … Tout ce qui va calmer le système nerveux sera salutaire.

Quelques conseils de bon sens :

  • Bien suivre son traitement et ne pas interrompre les médicaments sans avis médical
  • Apprendre à gérer son stress avec un naturopathe ou autres spécialistes (sophrologue, hypnotiseur …)
  • Eviter de consommer des substances excitantes
  • Adopter une hygiène de vie saine, alimentation vitale, activité physique adaptée, sommeil de qualité, horaires réguliers …
  • Trouver du soutien auprès de thérapeutes ou associations
  • Faire le lien entre mal-être et symptômes, découvrir sa vérité intérieure
  • Renoncer à vouloir tout contrôler
  • Avoir des activités créatives
  • Enfin, se faire masser pour détendre les muscles

Trois catégories d'aliments à favoriser

Sachant que la priorité sera de nourrir votre système nerveux, je vous orienterai vers les trois grandes catégories d’aliments essentiels à son bon équilibre.

  • D’une part les aliments riches en magnésium qui participe à plus de 300 réactions enzymatiques dans l’organisme et entre autres à la transmission de l’influx nerveux 
  • D’autre part les aliments bien pourvus en oméga-3, acides gras essentiels aux structures des cellules nerveuses. Ces derniers apportent une meilleure résistance aux situations de stress, à la mémorisation et à la concentration
  • En dernier lieu, les vitamines B, qui ont un rôle important dans le fonctionnement du système nerveux, la synthèse des neurotransmetteurs et la production d’énergie 
Salade santé
Betteraves guacamole

Et puis, les règles de base pour une alimentation de qualité

L’alimentation doit être de qualité pour ne pas aggraver un fonctionnement digestif souvent perturbé et favorisant la colite :

  • Limitez en premier lieu les glucides car l’élévation du taux de sucre dans le sang interfère avec la mise à disposition de certains neurotransmetteurs
  • Prêtez ensuite attention à l’équilibre acido-basique car le terrain du spasmophile est souvent acide en raison du stress chronique. Favorisez les aliments alcalinisants et préférez la consommation des fruits à 17h, heure à laquelle l’organisme assimilera le mieux les acides et le sucre. Limiterzle lait de vache, hyper acidifiant et qui diminue l’absorption du potassium. Évitez tout ce qui occasionne une déminéralisation de l’organisme : alcool, café, tabac … qui perturbent l’assimilation du phosphore et du magnésium
  • Priorisez les aliments riches en calcium
  • Prêtez attention aux aliments inflammatoires, plats préparés, industriels, raffinés et contenant du gluten
  • Pour conclure, limitez les additifs chimiques qui perturbent le système nerveux et limitent l’absorption des oligo-éléments

Observez avec attention les intestins et le foie

Comme nous l’avons évoqué plus haut, les intestins et le foie sont souvent impactés par une digestion difficile, constipation ou autres symptômes… Si nécessaire on proposera une réparation de la muqueuse intestinale et/ou une protection du foie, organe très sensible au stress. Il faut souligner que le foie et les intestins forment un véritable couple, nécessitant une attention particulière à ces deux organes.

Quelques idées d'aide naturelle

Les conseils ci-dessous ne sont en aucun cas une prescription. Je déterminerai en fonction de l’anamnèse ce qui est bon, nécessaire ou pas pour votre mieux-être :

  • Le premier élément indispensable aux spasmophiles est le magnésium, sans oublier ses facteurs de fixation la taurine et la vitamine B6. Le choix du magnésium sera à adapter au malade
  • Le calcium intervient dans la conduction nerveuse et la transmission de l’influx nerveux. On le proposera en cas de carence avérée
  • La vitamine D3 favorise l’absorption digestive du calcium. L’assimilation du calcium au niveau de l’os est nécessaire au bon fonctionnement du muscle, notamment pour éviter la tétanisation
  • L’ensemble des vitamines B sont indispensables au bon équilibre du système nerveux. Notamment La B6 qui aide aussi le cerveau à fabriquer de la sérotonine et s’oppose aux effets du cortisol anormalement élevé chez les personnes stressées
  • Le potassium, souvent impliqué dans ces déséquilibres, il régule les flux des autres minéraux
  • Le phosphore précurseur de l’acétylcholine qui intervient dans la transmission de l’influx nerveux
  • Les oméga-3 en cas de carence
  • Le 5HTP, acide aminé, précurseur de la sérotonine, possède la faculté de diminuer l’anxiété et les crises de paniques, on trouve le 5HTP dans le Griffonia.
  • Le millepertuis, indiqué pour traiter des dépressions légères. Attention néanmoins aux interactions avec de nombreux médicaments. Par ailleurs, une dépression n’est pas à prendre à la légère et nécessite un suivi médical

L'aide de la phtyothérapie

Les bourgeons de figuier ou de tilleul peuvent aider à restaurer le sommeil et rééquilibrer le système nerveux.

Différentes huiles essentielles peuvent apporter leur aide. Par exemple la marjolaine réputée pour être l’HE de la spasmophilie. L’estragon antispasmodique neuro-musculaire. L’ylang-ylang antalgique du système nerveux. Le petit grain bigarade harmonisant en cas de stress. La mélisse qui calme les palpitations et la digestion. Le basilic antispasmodique. La lavande fine, l’orange douce, le géranium bourbon et la verveine pour diminuer stress et spasmes. La camomille romaine pour la dépression. Le ravintsara et la maniguette pour l’insomnie …

De même, certaines plantes agissent sur le système nerveux. La passiflore en cas d’anxiété excessive. La mélisse calmant digestif et nerveux. Et la valériane en cas d’insomnie.

Les plantes adaptogènes quand à elles sont très efficaces pour aider l’organisme à s’adapter au stress.

illustration de massage assis, spasmophilie et naturopathie

Et enfin des conseils de bon sens

Préservez-vous des ondes électro magnétiques qui perturbent le sommeil et épuisent le système nerveux.

Apprenez à gérer votre stress, reposez-vous. Essayez différentes techniques de relaxation méditation, cohérence cardiaque, sophrologie… massage bien-être, réflexologie. Pratiquez des activités physiques régulières, modérées et adaptées. En effet l’exercice physique brulera l’adrénaline produite en excès par les spasmophiles, de préférence en plein air de façon à se recharger en ions négatifs. L’ensemble aura un impact positif apaisant sur votre système nerveux.

Essayez l’acupuncture pour son action équilibrante. Cette technique agira sur la circulation énergétique et diminuera l’hyperexcitabilité nerveuse souvent à l’origine des crises.

Appliquez une bouillotte chaude sur le plexus pour une action apaisante et une diminution des spasmes.

Le jeûne

Le jeûne peut aider à retrouver le calme. En effet, la sérotonine « hormone du bonheur » et neuromédiateur utile à la régulation des émotions, augmente pendant le jeûne.

En conclusion

La naturopathie a toute sa place pour accompagner les personnes sujettes à la spasmophilie, notamment dans l’écoute et la prévention. Une bonne hygiène de vie globale pouvant en effet diminuer voire éviter les crises. Je serai heureuse de vous accompagner dans cette quête du bien-être.

En aucun cas les informations et les conseils proposés ici ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé