Alzheimer – Accompagnement naturel et prévention

Une maladie neuro-dégénérative

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par une dégénérescence des neurones entrainant leur mort et une perte progressive des fonctions cognitives. Elle fait donc partie des maladies neurodégénératives au même titre que la maladie de Parkinson. Cette affection touche en premier lieu la zone de l’hippocampe, siège de la mémoire et de l’apprentissage pour se propager plus ou moins lentement à d’autres zones du cerveau. Ce processus entraine progressivement un dysfonctionnement global du cerveau. C’est pourquoi la prévention de cette maladie est fondamentale. Nous parlerons également ci-dessous de l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer lorsqu’elle est malheureusement déclarée.

C’est Alois Alzheimer, médecin psychiatre et neurologue allemand qui a décrit pour la première fois la maladie en 1907 et lui a ainsi attribué son nom. Des spécialistes ont établi 7 « stades », permettant de décrire l’évolution de la maladie selon les individus. Le stade 1 concerne les personnes qui ne présentent aucun trouble. Le stade 7 décrit les personnes en état avancé de la maladie. Les stades 2 à 6 quand à eux retraceront les différentes étapes, du déficit cognitif très léger au déficit sévère.

Les causes de la maladie

La maladie se caractérise par une accumulation dans le cerveau de deux protéines anormales qui conduisent à des lésions. La protéine bêta-amyloïde qui forme progressivement des plaques à l’extérieur des neurones et la protéine tau qui s’accumule à l’intérieur du neurone formant ainsi des dégénérescences neuro-fibrillaires. Le tout entrainant un processus inflammatoire conséquent avec un excès de cytokines. Le diagnostic de la maladie nécessite la présence de ces deux lésions. On observe par conséquent une neuro-inflammation, une destruction de neurones et de synapses, une diminution des facteurs de croissance et une atrophie du cerveau. 

L’origine de ces lésions semble multi-factorielle

La maladie d’Alzheimer est la conséquence d’un excès de radicaux libres associé au vieillissement cellulaire. Ces déchets produits par nos centrales énergétiques les mitochondries, s’accumulent au fil du temps et génèrent une inflammation délétère pour les neurones. 

Il existe certaines prédispositions génétiques mais aussi des facteurs environnementaux comme l’obésité, la sédentarité, le diabète ou encore l’hypertension artérielle. Également une alimentation industrielle, inflammatoire, riche en viandes avec excès de fer, d’acides gras saturés, de produits laitiers, de sucres raffinés à l’origine de la glycation … et pauvre en oméga-3 et végétaux. 

Un microbiote altéré et une muqueuse intestinale perméable augmentent le phénomène inflammatoire. La perméabilité entraine des carences notamment en vitamines B, C et D. Un mauvais sommeil nuit au nettoyage des plaques amyloïdes. Le stress chronique renforce l’inflammation.

Par ailleurs, le rôle du mercure est établi dans plusieurs études ainsi que l’exposition à l’aluminium et au plomb. 

Les chiffres

Selon le site de la Fondation Méderic Alzheimer, 55,2 millions de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée dans le monde. Selon les estimations de l’OMS, ce nombre devrait atteindre les 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050.

Chaque année, on dénombre près de 10 millions de nouveaux cas. Les femmes sont plus touchées que les hommes.

Les symptômes

Une étude coréenne a démontré que la perte d’odorat serait un des tout premiers signes annonciateurs de la maladie avant même les troubles de mémoire.

Des troubles progressifs

Tout d’abord, les malades commencent à avoir des trous de mémoire en rapport avec des mots courants et le court terme. Progressivement les troubles s’accentuent. Oubli de souvenirs récents, difficulté à retrouver un objet, à se rappeler de personnes vues récemment, à exécuter certaines tâches quotidiennes ou encore à organiser son planning. Puis arrivent l’oubli récurent d’évènements récents et du passé, des troubles de l’humeur, des difficultés à calculer mentalement. La résolution des tâches quotidiennes devient de plus en plus complexe. Peu à peu les malades ont besoin d’aide car ils sont désorientés et perdent leurs repères spatio-temporels.

Avec le temps …

Lorsque les symptômes deviennent plus sévères, les malades peuvent oublier leur propre identité, ne plus reconnaitre leurs proches, ne plus savoir s’habiller ou faire leur toilette… Viennent ensuite les troubles d’incontinence, du sommeil et du comportement. Au stade final de la maladie, la personne se retrouve dans un isolement complet, sans plus aucune connexion avec l’entourage. Divers troubles tels que raideur dans les muscles, difficulté de déglutition ou encore réflexes anormaux apparaissent.

C’est pourquoi l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer aura toute sa place. Dès l’apparition des premiers symptômes la mise en place d’une hygiène de vie globale freinera l’avancée de la maladie et améliorera le quotidien de la personne.

Des répercussions sur les neuro-transmetteurs

Comme nous l’avons décrit dans un précédent article, le cerveau communique avec l’ensemble du corps grâce aux neuromédiateurs ou neurotransmetteurs. La maladie d’Alzheimer touchant le cerveau affecte donc l’ensemble des neurotransmetteurs. Ainsi la carence en acétylcholine conduit à des pertes de mémoire et à des difficultés d’interaction entre les neurones. La diminution de sérotonine a des conséquences sur le sommeil, le bien-être en général et l’ensemble des fonctions cognitives. Le manque de dopamine occasionne des problèmes de motricité, de mise en route, de troubles de l’humeur ou encore de motivation. Le déficit de noradrénaline a des répercussions sur le moral, l’entrain et la réactivité. La diminution de certains neuropeptides entraine des difficultés d’apprentissage et de régulation émotionnelle. Quand au glutamate, neurotransmetteur libéré lors du processus de mémorisation, il s’accumule chez les malades et devient progressivement toxique empêchant le bon fonctionnement du système nerveux.

Quels sont les traitements conventionnels 

On ne sait pas aujourd’hui guérir la maladie d’Alzheimer. Il existe sur le marché des médicaments qui visent à réduire les troubles du comportement et ralentir le déclin cognitif. Ces substances ont pour mission d’agir sur la concentration des neurotransmetteurs. Ces traitements apportent des améliorations mais entrainent un certain nombre d’effets secondaires notamment digestifs ou cardiaques.

Le décodage biologique

Le décodage biologique d’une maladie permet de lui donner un sens et de modifier son regard. L’idée est de ne pas lutter contre la maladie mais d’essayer de comprendre ce qu’elle nous dit «le mal a dit ». C’est comprendre qu’elle peut être la conséquence de traumatismes vécus précédemment. Cette compréhension permettra d’écouter ce que le corps dit au travers de la maladie et aidera à en modifier son regard. Comme le disait Christian Flèche, ancien infirmier qui a consacré de nombreux travaux sur le décodage biologique « La maladie a une intention positive… », elle est l’expression physique d’un mal psychique profond.

Ce que peut dire la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer qui touche principalement la mémoire pourrait ainsi toucher des personnes désireuses consciemment ou inconsciemment de se débarrasser d’une réalité quotidienne ou d’un passé trop lourd. Cela pourrait révéler aussi un désir d’oublier des repères en rapport avec des ancêtres ou des racines familiales. Ou encore un besoin de fuir la réalité et de se réfugier dans un monde imaginaire.

Que peut faire la naturopathie pour prévenir et ralentir la progression de la maladie

L’alimentation

L’alimentation, vous l’aurez compris devra être anti-inflammatoire, biologique et antioxydante. C’est-à-dire limitée en viandes rouges, produits laitiers, gluten, sucres raffinés et acides gras saturés. L’accent sera mis sur les légumes et les fruits frais, les oméga-3 avec les petits poissons gras et les huiles, les céréales complètes et les légumineuses. Les épices et les herbes aromatiques auront la part belle. Le mode de cuisson est également déterminant. En effet plus la cuisson sera al dente, plus seront préservés les bons nutriments. Par ailleurs une cuisson trop forte entrainera de la glycation ou caramélisation des protéines à l’origine de l’oxydation. Il est indispensable de consommer des végétaux crus au quotidien pour conserver les vitamines intactes.

Et puis …

Les aliments vivants seront à l’honneur, graines germées, jus de légumes frais, oléagineux … ainsi que les algues, kombucha, kéfir, cacao cru, pollen … Enfin la qualité de l’eau sera importante pour éviter une surcharge en aluminium et autres métaux lourds, mercure, plomb, zinc, cuivre.

 

Graines germées
Bowl varié alimentation Alzheimer
Salade composée
Assiette de poisson et légumineuses bonne pour prévention Alzheimer

La gestion du stress

Le stress chronique, comme vous commencez à le savoir est un phénomène inflammatoire pour l’organisme. Tout mettre en œuvre pour bien gérer stress et émotions sera donc particulièrement intéressant. Différentes techniques s’offrent à vous selon votre tempérament. Sophrologie, yoga, Tai chi, Qi Gong, méditation ou encore cohérence cardiaque ou un accompagnement type EMDR, hypnose ou EFT si nécessaire.

Un exercice physique régulier et modéré

Il est particulièrement adapté aux malades d’Alzheimer particulièrement exposés aux difficultés motrices, aux chutes et à la perte musculaire. Les exercices d’équilibre, de souplesse, de musculation et de renforcement musculaire augmenteront le bien-être des malades.

Les compléments alimentaires

Protecteurs de l’inflammation 

Les interactions entre le système nerveux central et l’intestin ne sont plus à prouver. On a par ailleurs retrouvé dans le système digestif de certains malades d’Alzheimer des protéines amyloïdes. Il faudra par conséquent renforcer la barrière intestinale et diminuer l’inflammation avec par exemple de la curcumine aux effets neuro-protecteurs ou de la réglisse. 

Les oméga-3, acides gras essentiels aux vertus anti-inflammatoires ont bien sûr toute leur place. Rappelons que notre cerveau est un organe composé de 60 % de lipides.

Protecteurs hépatiques

Nous avons vu ci-dessus que la neuro-inflammation est à l’origine des maladies neurodégénératives. Certaines pathologies du foie comme la NASH provoquent une neuro-inflammation. Il sera donc nécessaire dans ce cas de protéger le foie. Je vous conseillerai selon les éléments récoltés pendant l’anamnèse la ou les plantes hépatiques vous correspondant.

Protecteurs de l’oxydation cellulaire

Les antioxydants ne manquent pas en complément bien sûr d’une alimentation antioxydante. L’acide alpha-lipoïque par exemple, antioxydant universel, précurseur du glutathion, neutralise certains métaux toxiques comme le mercure. Il est chélateur du fer (destructeur de neurones), empêche la transformation anormale de la protéine Tau et limite la dégénérescence des neurones. La quercétine, le resvératrol serait également intéressant. Là aussi le choix de l’antioxydant dépendra de chacun.

Renforcer le fonctionnement des mitochondries

On sait maintenant que les pathologies neuro-dégénératives ont un lien étroit avec le dysfonctionnement des mitochondries, centrales énergétiques de nos cellules et que le cerveau est un gros consommateur d’énergie. Il sera donc pertinent de renforcer le fonctionnement des mitochondries à l’aide entre autres des vitamines du groupe B.

Protéger le microbiote

Renforcer le microbiote à l’aide de probiotiques permettra de soutenir l’immunité.

Consommer du café

Une consommation d’en moyenne 3 tasses par jour aurait un effet sur la préservation des fonctions intellectuelles. La caféine aurait la capacité d’empêcher la formation des plaques bêta-amyloïdes et semble également efficace pour réduire l’accumulation des protéines Tau.

De la vitamine D

Elle aurait un effet protecteur sur la structure globale du cerveau. Un faible taux sanguin de vitamine D serait en effet associé à certaines démences.

De la choline

Précurseur de l’acétylcholine et de la production des membranes cellulaires, ce neurotransmetteur permet la transmission du flux nerveux entre les neurones. La choline diminue l’action des cellules microgliales responsables de l’élimination des débris au sein du cerveau. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, elles peuvent devenir incontrôlables (voir aussi l’article sur le sucre), entrainer de l’inflammation et la mort neuronale. La choline abaisse également les niveaux d’homocystéine. Cet acide aminé, lorsqu’il atteint des niveaux trop importants, contribue à la dégénérescence des neurones et à la formation de plaques amyloïdes. La choline est donc indispensable aux fonctions cognitives.

Du ginseng

Le Panax ginseng aux propriétés neuro-protectrices participe à l’amélioration des fonctions cognitives. Il contribuerait à diminuer les plaques amyloïdes et l’inflammation neuronale. C’est un excellent stimulant physique et intellectuel.

Du gingko biloba et du bacopa

Ces deux plantes exerceraient une action bénéfique sur l’amélioration des fonctions cognitives grâce à ses nombreux antioxydants. Elles sont conseillées pour les troubles de la mémoire, l’insuffisance cérébrale et la dépression.

Stimuler l’odorat

On sait aujourd’hui que le cerveau olfactif agit sur la mémoire. De nombreuses études tentent de démontrer l’influence de l’olfaction sur la motricité, la cognition, le comportement ou encore le sens de l’orientation. Un certain nombre d’huiles essentielles permettrait d’agir sur les symptômes de la maladie, agitation, perte de mémoire, stress… Stimuler l’odorat des patients permettrait d’agir sur les déficits cognitifs, les repères spatio-temporaux, la mémoire olfactive et améliorerait la sensation de bien-être…

En conclusion

Il n’existe actuellement pas de traitements curatifs de la maladie d’Alzheimer. En revanche il est possible d’agir en prévention et de ralentir l’évolution de la maladie en proposant un accompagnement naturel de la maladie d’Alzheimer. La prévention est plus que jamais indispensable comme dans de nombreuses autres pathologies. En tant que naturopathe, je suis là pour vous faire prendre conscience de la nécessité de devenir acteur de votre santé et de tout mettre en place pour éviter la maladie.

En aucun cas les informations et les conseils proposés ici ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé